Ceux qui possèdent si peu

Raphaël, Sabrina, Stéphanie et Laura appartiennent à cette frange oubliée de la population, située entre la grande pauvreté et la classe moyenne. Des jeunes gens simples, humbles, invisibles, qui se débattent dans le quotidien étouffant et banal de la France d’aujourd’hui. L’histoire commence en 1995. Ils ont 13 ans et sont élèves d’une classe de SEGPA, cette section spécialisée des collèges dans laquelle on relègue les enfants dits en « échec scolaire ». Le film les suit durant leur scolarité, les voit grandir, devenir de jeunes adultes, décrocher leur CAP. Puis ils vont devoir chercher du travail, tenter de devenir autonomes, de s’insérer dans la société. Travailler, se marier et faire des enfants… en cheminant sur la route de ce projet minimum, il y a quelques engouements et quelques joies fugitives, et puis de lourdes et fréquentes déceptions. Pendant toutes ces années, leurs destins vont se dessiner, comme dans un film de fiction. Une fiction implacable: 15 ans plus tard, victimes éternellement négligées de la « fracture sociale », le temps des rêves est révolu. Ils ont 30 ans, et si la vie ne leur a fait aucun cadeau, ils l’affrontent, jour après jour, sans se plaindre.