Merveille

La mer, belle, étrange, étrangère, merveille. » Je n’a jamais aimé la mer comme j’aime les rivières, les torrents, les ruisseaux. La mer a toujours été d’une autre qualité, diva, écho, star de cinéma. Dans l’archipel de la Manche, j’ai souvent pensé peinture. En marchant dans la Baie de Somme, au gré des marées, jour après jour, j’ai filmé la mer sans cesse. Avec l’intuition que la regarder c’était raconter notre humanité, ce pays d’où l’on vient. De ce
paysage en mouvement incessant nous avons fait, plus tard, à la table de montage, un voyage intérieur mêlant aux images des mots, des sons, de la musique. En imaginant sept jours et nuits dans la Baie, comme une danse avec la voix de la mer. C’est une chronique au bord de la mer. Sept chapitres composent le film et lui servent de calendrier. A l’intérieur, la mer dans toutes ses variations lors des grandes marées, filmée du rivage comme le personnage principal de l’histoire. Une mer qui parle, sa voix portée par des comédiennes, chacune en concordance avec une journée, comme autant de vagues. Il s’agit d’un récit, presque une fiction, organisée par le montage.