Un jour, je repartirai…

Une proportion importante de travailleurs migrants « célibatairisés », c’est à dire ceux qui ont vécu et travaillé en France alors que leurs familles restaient au Maroc ou en Algérie, arrivent à l’heure de la retraite. Pour des raisons différentes, la France, les pays du Maghreb d’où ils viennent, leurs familles et eux-mêmes, ont entretenu longtemps l’idée que ces années de travail seraient une parenthèse et que ces hommes rentreraient au pays auréolés du sacrifice et des fruits de leur exil. Ce mythe de départ est mis à mal par la réalité qui est aujourd’hui la leur. Ces hommes sont souvent pauvres, malades, fragilisés par des emplois souvent pénibles et par le chômage. Les longues années vécues en France les ont transformés. Ils ont perdu pied
quant à l’évolution de leurs pays et de leurs familles. Etrangers, ils sont oubliés ici. Ils n’ont alors comme issue que de vieillir seuls dans les foyers de travailleurs migrants où ils ont vécu.